Le Mojito
A tout seigneur, tout honneur …
Le mojito (prononcez Morito) est de nos jours le cocktail le plus connu au monde.
Une des sources les plus probables, est celle du corsaire Sir Francis DRAKE, dont le nom dans les territoires caribéens hispanophones était prononcé « El Draque » (le Dragon), surnom qui convenait parfaitement au personnage. Et dont la légende disait qu’il était soûl en permanence.
Durant la guerre qui a opposé l’Angleterre, l’Espagne, et à moindre mesure la France, pour la prise de possession des nombreuses îles caribéennes, le royaume d’Angleterre envoya en 1586, nanti d’une lettre de course (donc un corsaire), le peu aimable Francis Drake pour mettre à sac, piller et brûler les comptoirs espagnols, dont celui de Cuba. C’est dans cette île qu’il aurait découvert le « taffia », ou plus exactement « l’aguardiente », ancêtre local du rhum moderne. Il y aurait ajouté du sucre, du jus de citron vert et de la menthe, ingrédients que l’on trouve en quantité à Cuba. Le draque/draquecito était né.
Une autre source fait état d’esclaves noirs qui auraient fabriqué ce cocktail qu’ils consommaient après la coupe de la canne. Ils appelaient ce cocktail le Mojo. Dans la cuisine cubaine, le mojo est un ensemble de sauces qui accompagnent les plats traditionnels. De l’espagnol « mojar » = « mouiller » (avec de la sauce).
Plus récemment, on a dit que le Mojito serait l’adaptation tropicale du Mint Julep, boisson très en vogue dans le sud des États-Unis, à base de Boubon et de menthe. Mais il manque le citron !!!!
Mais ce n’est qu’au début du 20ième siècle que ces antiques recettes auraient été améliorées par un barman cubain en utilisant des rhums à la fermentation et à la distillation maîtrisées.
De 1920 à 1933, la Prohibition frappa les États-Unis. Cuba étant à moins d’une heure de vol du sud de la Floride, c’est durant cette longue période que de nombreux états-uniens vinrent à Cuba pour profiter des casinos, des bars et des femmes cubaines. C’est durant cette période que la mode des cocktails à explosé. L’argent coulait à flot … les cocktails aussi.
De 1939 à 1960, Ernest Hemingway, célèbre écrivain, journaliste et correspondant de guerre états-unien, vécut à Cuba. Bien qu’adepte de boissons plus corsées, il ne dédaignait pas se désaltérer de quelques cocktails cubains. Ses 2 cocktails préférés étaient le Daïquiri et le Mojito. Si vous vous rendez à La Havane et que vous faites le parcours Le Floridita – rue Obispo – Place d’Armes – Place de la Cathédrale – rue Empredado –La Bodeguita del Medio ; vous marcherez dans ses pas. La célèbre maxime qui termine cet article est attribuée à ce grand monsieur.
En 1993, la société PERNOD- RICARD et CUBARON, société d’état cubaine en charge de la commercialisation des « rones » ont signé un accord commercial portant sur le rhum HABANA CLUB. Cette association a fait décoller les ventes du rhum Habana Club en France et dans le monde entier et a favorisé l’expansion du Mojito.
Et pour finir, cette citation attribuée à Ernest HEMINGWAY :
A la havane,
mon Daïquiri au Floridita,
mon Mojito à la Bodeguita del Medio
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